Dire non à l’incinération de Combustibles Solides de Récupération

« Valoriser » les déchets en énergie pour éviter leur enfouissement ? Cette idée n’est pas nouvelle… Elle est à l’origine de la mise en œuvre des incinérateurs. Ces équipements ont deux inconvénients majeurs :

  • Les déchets incinérés sont de mauvais combustibles, car ils contiennent une part importante d’eau
  • Leur combustion génère des produits hautement toxiques dont certains repartent dans les milieux et impactent la santé des populations (dioxines)

Plusieurs affaires graves auront amené ainsi les citoyens à refuser la construction de nouveaux incinérateurs (projets de Laveyron et de Portes-lès-Valence pour la Drôme).

En partant de Combustibles Solides de Récupération (CSR) à la place de déchets non-triés, l’incinération est relancée. Elle a toujours les mêmes inconvénients mais devient attractive économiquement dans un contexte de transition énergétique. En effet, les CSR sont fabriqués à partir de déchets mal triés à fort pouvoir calorifique comme le papier, carton, bois et plastique : leur combustion serait meilleure et le bilan énergétique de l’opération pourrait être donc supérieur. Grâce à l’aide apportée par l’État pour développer de nouvelles ressources énergétiques, c’est une opération rentable pour les promoteurs de ces équipements qui utilisent la chaleur et revendent l’électricité produite par cogénération. Parallèlement, le coût de l’enfouissement des déchets est en hausse. Voilà donc les syndicats de traitement des déchets, les collectivités qui viennent, avec l’argent public, en renfort de l’État pour développer cette filière au service des industriels qui conçoivent ces « chaudières » et les utilisent.

Une énergie contraire aux enjeux planétaires

Des opérations de communication essayant de faire croire à des accords gagnants entre collectivités et acteurs économiques, feront-elles oublier aux citoyens les hypothèses suivantes ?

  1. Incinérer, c’est polluer : l’incinération des CSR dégagera soufre, azote, chlore, fluor, brome, métaux lourds, dioxines/furanes… Le filtrage des fumées ne règle pas les problèmes mais les transfère seulement
    au traitement des filtres !
  2. Avec les CSR, nous poursuivons deux objectifs opposés : la société devrait engager des plans pour permettre rapidement la diminution des déchets. Les clés de cet effort collectif, exigé désormais par la Loi,
    seraient la disparition du gaspillage, le développement des filières performantes d’écoconception, de tri, de réemploi ou de recyclage. Si l’objectif est atteint, les déchets seront moins riches en combustible et leur quantité réduite. Alors veut-on réduire les déchets ou produire un combustible ?
  3. Ce n’est pas une production d’énergie renouvelable ni soutenable :
    les objets non-réutilisables transformés en combustibles utilisent encore les ressources non-renouvelables de la planète. Leur combustion contribue massivement au réchauffement climatique. Soyons clairs : quand nous brûlons un gobelet en plastique, nous brûlons encore du pétrole. C’est exactement ce qu’il faut arrêter…

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