Projet de Center Parcs dans les Chambaran
Quel projet touristique ?
Appelé « CenterParcs du Domaine de la forêt de Chambaran » il serait situé sur la commune de Roybon sur une surface 202 hectares. Il comporterait 1 000 « cottages » répartis dans le bois des Avenières, des bâtiments collectifs de loisirs sur 3,6 ha comprenant une bulle tropicale « Aqua Mundo » (loisirs aquatiques dont l’eau sera maintenue à 29°C en permanence) des équipements de restauration et de loisirs. Pour le réaliser, il serait nécessaire de défricher 92 ha de forêt sur les 202 hectares impactés, d’imperméabiliser 31 ha et de détruire 62 ha de zone humide. La consommation en volume d’eau serait l’équivalent d’une ville de 8 000 habitants par jour, soit une consommation de 1 100 m3, ou encore 220 litres par personne, ce qui représente près de 60 % de plus que la consommation moyenne nationale (137 l/j/pers).
Le massif des Chambaran, un château d’eau vital à préserver
Toutes les études existantes montrent que le massif des Chambaran est « le château d’eau » qui alimente des nappes, en particulier la nappe de la molasse du miocène du Bas-Dauphiné considérée comme une ressource stratégique qui fournit, actuellement, l’eau potable de 100 communes de la Drôme et 40 de l’Isère. Le captage du Poulet exploité par le Syndicat intercommunal d’AEP de la Galaure qui distribue l’eau potable aux habitants du canton de Roybon prélève l’eau de la nappe de Bièvre Valloire en partie alimentée par cette zone humide. Pour les drômois, les isérois, les générations futures, il est vital de maintenir la qualité de l’eau sur ce secteur encore préservé, et de pérenniser ainsi l’alimentation en eau d’une partie de la Drôme et de l’Isère.
Une zone humide source de cours d’eau
La protection de la zone humide qui sera détruite par la construction du CenterParcs est primordiale pour les bassins de l’Herbasse et de la Galaure qui sont des cours d’eau à enjeux piscicoles et hydrobiologiques élevés. Les sources de l’Herbasse et de certains affluents de la Galaure sont situées dans cette zone humide. Celle-ci joue un rôle essentiel dans la régulation des eaux (épanchement des crues, soutien d’étiage, relations nappes – milieux superficiels, régulation des eaux pluviales…), dans l’autoépuration et constitue un réservoir de biodiversité.
35 espèces protégées animales et végétales détruites
Les espèces les plus emblématiques sont l’écrevisse à pattes blanches et un poisson, le chabot.
La ressource en eau constitue un enjeu transversal pour la santé, la protection de l’environnement, la sécurité alimentaire, l’éducation, l’énergie, le développement économique et l’aménagement du territoire…
Supportera-t-on cette situation absurde ? D’une part, un CenterParcs consommant d’énormes quantités d’eau, d’autre part une population locale et des agriculteurs soumis à des restrictions drastiques ?